Max INGRAND

Max INGRAND (1908–1969)

Né le 8 Décembre 1908 à Bressuire dans les Deux-Sèvres, d’un père employé dans les chemins de fer, Max INGRAND (son nom d’état-civil est Maurice Ernest Ingrand) fait des études secondaires dans la ville médiévale de Chartres, qui a assurément inspiré son enfance au travers de ses chefs-d’œuvre architecturaux rehaussés de vitraux religieux. Il fréquente ensuite, de 1925 à 1927, l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, dont il sort diplômé en 1927. Pour payer ses études, il fait des livraisons pour la Samaritaine et habite dans le 18° arr. de Paris, au 193 de la rue Belliard, où demeure également la famille Rouquié, dont le père est directeur d’école. Paule leur fille intègre l’École Nationale supérieure des Arts Décoratifs en 1927.

Il entre ensuite chez Jacques Grüber, un des fondateurs de l’école de Nancy, qui a renouvelé le style et les thèmes du vitrail, installé à Paris depuis 1914. Il y aborde le vitrail et fait des recherches sur la gravure sur verre au sable ou à l’acide. Il est à bonne école !
En 1931, il épouse Paule Rouquié, alors diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. Leur grande aventure artistique va durer jusqu’en 1939. Après la guerre, il travailla principalement sur la reconstruction des vitraux des nombreuses églises endommagées.

Les époux Ingrand ont révolutionné le travail du verre dans cette époque Art déco, tant en art sacré que profane. Ils ont habilement mêlé art et technique dans l’élaboration de leurs œuvres. Max Ingrand, chef de son entreprise en 1931, collabore, avec son épouse, à la décoration du paquebot Normandie (achevé en 1932), à celle de Sainte-Agnès de Maisons-Alfort (1933) et à celle du Palais de Tokyo (1937). La caractéristique de son œuvre est un fort usage de la couleur, empreinte, selon certains, « d’expressionnisme figuratif ». Il allie art médiéval et stylisation résolument moderne, mettant en œuvre une iconographie autant universel que contemporaine.

Passionné par le travail du verre et de la lumière, ainsi que par leur utilisation dans les œuvres architecturales de son époque, Max Ingrand fut contacté dans les années 1950 par l’usine Saint-Gobain pour en devenir conseiller artistique.

Créateur d’émotion de lumières, considéré comme l’un des plus grands artistes du vitrail du XX° siècle, Max Ingrand, maître-verrier, est membre des Ateliers d’Art Sacré. Ceux-ci sont fondés par Maurice Denis, le peintre surnommé au sein du groupe des Nabis, « Nabi aux belles icônes » et par Georges Desvallières (le père de Richard Desvallières) en 1919, pour « former des artistes et des artisans à la pratique de l’art chrétien » et pour « fournir aux églises et spécialement aux églises dévastées par la guerre, des œuvres religieuses d’un caractère à la fois esthétique, traditionnel et moderne ». Le travail y est conçu dans l’esprit du compagnonnage, rassemblant tous les corps de métier en réconciliant art et artisanat.

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